Amputation de membre consécutive à un traitement traditionnel de fracture chez deux enfants

Limb amputation following traditional fracture treatment in two children

SANNI YS1 , SOGAN A1 , FOLLY A2 , NGASSAM YA2 , BOUME MA3 , AKAKPO-NUMADO GK2

Résumé

Les fractures du membre supérieur sont très fréquentes et leur traitement est souvent orthopédique et bien codifié. Leur prise en charge par des praticiens non qualifiés, peut aboutir à des complications notamment la gangrène du membre. 

 

Nous rapportons deux cas de complication de fracture du membre supérieur chez deux garçons pris en charge par des rebouteurs et ayant nécessité une amputation. Le premier patient était un garçon de 6 ans qui avait eu une fracture ouverte du coude droit par accident domestique. Il avait bénéficié d’un traitement par des rebouteurs fait à l’aide d’attelle en bambou attaché au membre fracturé. Il avait été admis au CHU campus deux mois après l’accident pour gangrène sèche de l’avant-bras et du coude. Une amputation trans humérale avait été faite. 

 

Le second était un garçon de 13 ans qui avait eu une fracture ouverte des deux os de l’avant-bras gauche par accident de jeu : il a été traité par des rebouteurs qui avaient attaché le membre traumatisé avec des attelles en bambou pendant trois jours. L’évolution s’était alors faite vers une gangrène humide. Il avait consulté au CHU Campus pour une meilleure prise en charge. Une amputation trans-humérale du membre avait été faite. L’évolution post-opératoire a été bonne dans les deux cas. La décision d’une amputation de membre est lourde et psychologiquement difficile à supporter pour l’enfant et ses parents. Nous plaidons pour une sensibilisation de la population et un encadrement de la pratique des rebouteurs afin d’éviter ces drames. 

 

MOTS CLÉS : amputation membre supérieur, traitement traditionnel, rebouteurs. 

Summary

Fractures in the upper limb are very common and their treatment is well codified and often orthopedic. Their management by unqualified practitioners can lead to complications including gangrene of the limb. 

 

We report two cases of upper limb fracture complication in two boys treated by bonesetters and requiring amputation. The first patient was a 6-year-old boy who had suffered an open fracture of his right elbow as a domestic accident. He had been treated by a traditional practitioner using bamboo splints attached to the fractured limb. He had been admitted to the CHU campus two months after the accident for dry gangrene of the forearm and elbow. A transhumeral amputation had been done. 

 

The second was a 13-year-old boy who had suffered an open fracture of both bones in his left forearm as a result of gambling accidents: he was treated by traditional practioner who had tied the traumatized limb with bamboo splints for three days. The evolution was then made towards a wet gangrene. He had consulted the CHU Campus for better care. A transhumeral amputation of the limb had been done. The post-operative evolution was good in both cases. The decision of a limb amputation is heavy and psychologically difficult to bear for the child and his parents. We advocate for raising public awareness and supervision of the practice of healers in order to avoid these tragedies. 

 

KEY WORDS: upper limb amputation, traditional treatment, healers.

Auteur correspondant : Sanni Yawa Sesime ; sannisesime@gmail.com / 0022890352971

J AFR FR CHIR PED 2021 | 5(1): 859 - 863